Thierry Pappo, animateur ASCA et professeur de musique revient avec nous sur le spectacle de la fête des vœux 2016 auquel il a participé et aidé à concevoir…
Bonjour, cette année, le thème était « les regards », qu’est-ce que ça évoque pour vous ?
Cette année, je suis parti sur le « regard du monde », sur sa diversité, son exotisme, c’est ce qui m’a intéressé.
Comment avez-vous articulé les éléments du spectacles autour de ce thème ?
J’ai décidé d’organiser une batucada, c’est un style de musique originaire du Brésil qui se joue avec des percussions et des baguettes, c’est très rythmé, très joyeux, c’est de la musique festive.
Pourquoi la batucada ?
Non seulement j’affectionne ce genre de musique, qui redonne le sourire mais en plus, il est particulièrement adapté aux jeunes musiciens qui ont joué samedi. Je suis à la fois professeur de musique et animateur, donc je me devais de leur faire pratiquer des instruments accessibles mais aussi ludiques, et on avait de super instruments ! Pour jouer en rythme, il faut se concentrer et c’est pas toujours facile pour des jeunes de 8-10 ans, mais avec beaucoup d’entraînement,ils apprennent à jouer ensemble, en collectif, à se concentrer pour aller au bout du morceau, ça facilite leur apprentissage, que ce soit dans la musique ou à l’école. D’ailleurs, il n’y a pas de partitions dans la batucada, c’est avant tout une musique qui se pratique en mouvement, comme dans les carnavals d’Amérique latine, pour jouer on se fait signe, on se cherche et on se suit du regard, on ne pouvait pas être plus dans le thème ! Les enfants, Abdou, qui a également préparé la performance et moi nous sommes beaucoup amusés.
Avez-vous organisé d’autres éléments du spectacle ?
Oui, je me suis également occupé de la chorale, qui a la particularité d’être intergénérationnelle, des tout petits aux mamies ! D’ailleurs on aimerait que plus de garçons nous rejoignent alors s’il y a des gens qui voudraient s’amuser, chanter, partager une activité avec leurs enfants ou venir découvrir, ils sont les bienvenus ! On a chanté sur un répertoire peu connu : la musique du monde, sur des chansons autant proposées par les chanteurs que par moi-même, c’est ce qu’on fait ici, on chante des morceaux qui nous plaisent.
Ce n’est pas difficile de faire chanter les enfants très jeunes ?
Au contraire, ils aiment beaucoup ça, c’est faire monter les adultes sur scène qui a été plus compliqué. D’une manière générale, les adultes ont toujours plus de mal à se mettre en scène, à combattre le stress, à affronter le regard du public tandis que les plus jeunes ressentent beaucoup moins cette pression, ils s’amusent et vivent véritablement la scène, cela montre que leur regard encore « pur », c’est à dire sans appréhensions du regard de l’autre leur permet de pleinement profiter du moment.
Quel est votre ressenti après le spectacle, qu’en avez-vous retenu ?
C’était une très belle expérience, j’y ai pris beaucoup de plaisir. J’apprécie qu’un centre social se soit lancé dans un imposant événement comme la fête des vœux, même si on a eu assez peu de temps pour répéter, je suis satisfait de ce qu’on a produit et je partage leurs valeurs du « vivre ensemble ». Peut-être que c’est parce que Saint-Jean-de-Braye est une ville à taille humaine qu’ils peuvent être aussi proches des habitants, j’ai du mal à imaginer ça dans une grande ville, en tout cas la fête des vœux était superbe et ça fait du bien de se réunir et de sourire malgré l’actualité parfois compliquée. On dit que la musique naît du chaos, c’est d’abord la cacophonie, puis on s’unit avec les autres, on s’entraide et l’harmonie revient, on pourrait remplacer le mot « musique » par le mot « vie », donc ça ne peut que s’améliorer…
(bonus) Une anecdote ?
Aurélie Audax, de la compagnie de théâtre Clin d’oeil, qui a mis en scène le spectacle a beaucoup sollicité les artistes, on avait peur qu’ils se braquent, mais ça a fonctionné et plutôt bien d’ailleurs, puisque la différence entre leur niveau au début et maintenant est énorme, c’est bien de voir que de s’impliquer dans le spectacle les a fait autant évoluer.